Search for commun ground, my point of view

J'ai suivi avec passion le workshop organisé par l'ONG américaine Search for commun ground à Rabat et auquel 4 blogueuses tunisiennes( Nightclubbeuse, Moghrama, EmmaBenji, CourantAlternatif ) ont participé, on commence par la défintion des objectifs de la SFCG

Founded in 1982, Search for Common Ground works to transform the way the world deals with conflict - away from adversarial approaches and towards collaborative problem solving. We work with local partners to find culturally appropriate means to strengthen societies' capacity to deal with conflicts constructively: to understand the differences and act on the commonalities.

Pour les non-anglophones, ceci veut à peu près dire: "chercher à modifier les approches pour la résolution de conflits  en travaillant avec des partenaires locaux afin de renforcer la capacités des sociétés à appréhender les conflits de manière constructive". Les sujets dont traite cette organisation sont très variés et couvrent à peut près 18 pays, vous pouvez le vérifier ici.


Avant d'émettre mes propres réserves sur cette initiative qu'est le Workshop organisé à Rabat, je tiens à préciser qu'aucune polémique n'aurait éclaté s'il n'y avait pas de tunisiens participant à ce meeting, qui en plus était gratuit, (ça me rappelle le fameux slogan "le tunisien est salvateur pour le tunisien") et que sans ces fameux relents de normalisations avec l'état hébreux, il n'y aurait pas eu de polémique non plus, ce qui est révélateur d'une absence totale de vision globale du monde et de ses mécanismes.


Ce constat me pousse donc à être contre ce WorkShop (malgré mon appréciation du contenu technique dont j'ai eu écho) pour deux raisons principales:


- Depuis la chute de l'URSS, le monde est devenu unipolaire, la puissance américaine, malgré ses déboires et ses échecs, n'a plus à rien à monter, les conflits des 30 dernières années nous le montrent largement. Si certains croient que cette influence n'est que politique, ils se trompent, tout ou presque est "réfléchi aux USA", Facebook, Twitter et même blogger sont américains, si nos moyens de dissidences sont chez les ricains et si nos leaders sont sous leurs ordres (par choix ou par obligation), il faut en conclure qu'on est vraiment mal. C'est surtout parce que ce suis un anti-mondialisation acharné, que je n'accepte pas que l'on décide à mal place, que l'on me trace le chemin que je dois suivre dès le départ. Cette tendance à uniformiser le monde m'est des plus insupportables. Le néolibéralisme est entrain de ronger la planète, les gens meurent à cause de ce capitalisme poussé à l'extrême mais on refuse de les nourrir ou de les soigner à cause du sacro-saint principe du gain et du profit. Au delà de l'aspect politico-économique de cette ingérence, il ne faut pas oublier qu'obligatoirement derrière il y ai une culture qu'on essaie d'imposer et de rendre universelle, mais je tiens d'abord à préciser avec de continuer, que je ne crois pas au "dialogue des cultures" mais au chocs des cultures, tout au long de l'Histoire, aucune culture triomphante n'a pensé à préserver celle des défaits par exotisme et par "respect des cultures", cette réalité nous pousse à vouloir à tout prix éviter de se faire influencer, à se faire amadouer, à accepter une vision qui n'est pas notre (même si on peut être d'accord), c'est esprit contestataire qui me fait pousser ce coup de gueule, c'est aussi ce programme du « Grand Moyen-Orient » qu'on veut nous faire avaler de gré ou de force. Je ne suis pas contre la démocratie ou la liberté, mais on connait tous les résultats de l'importation de la démocratie par la force. Pour aussi traiter du sujet de la normalisation avec l'état hébreux, il est sans rappeler que la vision américaine est claire: un état avec Jérusalem comme capitale pour les sionistes, ce que je refuse personnellement, ayant déjà donné mon avis deux fois (ici & ici) et espère un jour voire les deux peuples réunis dans un même état laïque et démocratique. Cette première partie du refus de la mise sous tutelle de notre pensée  me pousse à développer mon deuxième argument qui est un peu plus subjectif.

- Pourquoi une ONG américaine? Pourquoi pas une organisation arabo-arabe? Que nous manque-t-il afin de faire ce genre de meetings avec nos propres moyens? Tout ou presque a été fait par des arabes et chez les arabes? Pourquoi ne pas essayer d'être plus libres et plus indépendants? Tout est question d'afranchissement de l'Homme Arabe qui retrouve toute sa superbe et sa splendeur dans ce petit espace de liberté que le blogging (et internet plus généralement) lui a ouvert, il doit se libérer et montrer qu'il n'est pas à la marge de l'Histoire, que même si les frontières nous séparent et même si par un certain chauvinisme on n'a pas envie de les voire disparaitre, on sent obligatoirement une certaine complicité avec nos confrères Arabes (ici, ici & ici pour n'en citer qu'eux), on ne cherche pas l'unification mais l'unité, le potentiel est grand et les possibilités sont nombreuses, il faut œuvrer pour un rapprochement plus libre et plus concitoyen qui ne s'inscrit pas dans un agenda étranger, fut-il écrit avec toute la bonne volonté du monde. S'émanciper: tel est le mot d'ordre aujourd'hui, on peut penser par nous-même, les réactionnaires et les obscurantistes -même nombreux- ne résisteront pas à une vague de renouveau et de liberté dont les étincelles commencent de plus en plus à se montrer et à se faire entendre. L'occasion est trop bonne pour la gaspiller en se tirant une balle dans le pied avec une tutelle étiquetée américaine.


à bon entendeur...