Libre-penseur, rationaliste et humaniste, je me définis comme un optimiste
qui a une grande foi en l'Homme et ses capacités à faire du bien, mais ne néglige pas
les dangers que peuvent générer tous les obscurantistes du monde entier...

jeudi 22 octobre 2009

J'écris

J'écris, mais pourquoi j'écris?


J'écris d'abord parce que je m'écris, écrire me permet de sortir de mon corps, de me visiter la où je suis et là ou je ne peux pas aller. Ecrire me donne ce sentiment de puissance, cette puissance qui te permet de figer le temps, de le déformer, de le dominer, lui qui éprouve tellement de plaisir à tout effacer, à rendre tout sentiment et toute pensée éphémères,  écrire me permet de prendre le dessus sur ce temps. Créer des personnages, des liens des émotions que rien nous pourra altérer. Qui n'a pas regretté d'avoir perdu des amis, de voir ses sentiments -si forts au début- s'estomper et perdre leur éclat et leur superbe? Ecrire, c'est avoir un passe-port intemporel, laissait entendre Victor Hugo. Ecrire c'est se donner la possibilité de créer des personnages qu'on affectionne, qu'on aime, qu'on aurait bien aimé connaitre ou rencontrer, c'est le père qu'on n'a jamais eu, l'ami parfait ou la fille qu'on aurait aimé enfanté. Quel plaisir de se rendre compte qu'après tant d'années, ces personnages qu'on crée, ces liens qu'on a tissé soient encore là, narguant ce temps et sa vicissitude.
J'écris parce que ça me fait un bien fou de le faire, écrire pour moi est le meilleur des tranquillisants, mieux que toute autre drogue ou alcool. Ecrire c'est planer, c'est planer au sens figuré mais aussi au sens propre. Je plane, je vole, je parcours mers et océans grâce à ma plume, je visite des contrées jamais visitées et je fais la connaissance de personnages que personne n'aura l'honneur de connaitre. Je passerai des semaines dans les plaines de la Mongolie avec ses éleveurs de chèvres qui disent non aux excès, qui disent non au progrès frénétique qui n'a fait que du mal aux humains. Je plane encore, je passe par la Mésopotamie et par l'Egypte  ancienne pour aller voire mes amis africains. Cette tribu avec qui je partagerai us et coutumes pendants si longtemps, eux qui en se réveillant le matin parlent de leur rêves comme on parle nous de nos journées vides et monotones, et je rêve encore, je rêve de toutes ces vies que je voudrais vivre mais, qui faute de temps, ne resteront que des chimères, mais mes utopies,moi, je peux les vivre sur le papier, alors j'écris, je m'écris.
Ecrire c'est rêver, et rêver c'est vivre, car, que vaudrait notre vie si l'on ne rêvait pas. On nous parle des rêves d'enfance, mais pourquoi parler d'une chose qu'on a tuée dans l'oeuf, petits, on rêvait, on construisait des châteaux, on s'imaginait des villes en sucre et en chocolat, mais ces "grands" étaient là, ils ont tué notre volonté de rêver, être c'est avoir, nous a-t-on expliqué petits, mais n'auraient-ils pas du dire : "Etre c'est partager".
J'écris, j'écris parce que ça me fait mal de le faire, j'adore écrire avec mes tripes, passer des heures à vouloir trouver un mot et ne pas le trouver, j'adore quand je me retrouve en face d'une feuille blanche et une plume à la main, c'est comme si je me retrouvait avec une femme avec qui je conjuguerais le verbe aimer à tout les temps, aimer c'est comme écrire, c'est surtout se faire mal, se faire mal pour ce que l'on écrit, penser qu'on ne mérite pas ce qu'on écrit ou au contraire penser que ce que nous écrivons n'est pas digne de nous. Ce sentiment étrange de se trouver devant une feuille blanche et de lui vendre son âme est d'un des plus enivrants, quand mon encre se mélange avec mes larmes sur ma feuille, quand mes mains tremblent de colère en écrivant, quand je me sens si petit devant ces personnages que je crée, que j'ai voulu être, quand je sens mon sang et mon cerveau se répandre  dans mes écrits, quand les lettres deviennent des lames tranchantes qui saignent mon âme à blanc, quand mes phrases assassines viennent me faire la peau à moi en premier, quand mes tripes éclatent, quand mon cerveau part en miettes, quand mon corps en lambeaux, quand je suis à terre à force d'écrire, quand je touche le fond, je me sens tel un phœnix qui renaît de ses cendre, tel Jésus ressuscitant après son séjour en enfer. L'écriture me tue mais me redonne la vie, me redonne l'envie de continuer encore de plus belle.
J'écris aussi pour oublier, pour m'oublier, pour l'oublier. J'écris pour oublier cette vie à laquelle est condamné tout être humain, combien de nous auront la chance de pouvoir vivre une vie qui sorte un peu de l'ordinaire, pour les autres, ça sera une vie monotone avec des hauts et de bas, en se relevant à chaque fois tant bien que mal mais toujours en gardant les séquelles de ses échecs, de ses déboires, on en sortira certes plus expérimentés mais il y a des blessures qui ne se refermeront jamais. J'écris pour oublier mes amis qui sont partis sans prévenir, j'écris pour ceux qui ont irrigué mon âme et ma vie de leur joie et de leur présence, j'écris pour les oublier sans les effacer de ma mémoire. J'écris pour t'oublier, j'écris pour vous oublier, vous, femmes, vous que j'avais si longtemps portées dans les bras sans jamais vous porter dans le coeur, vous, femmes, que j'ai longtemps portées dans mon coeur sans jamais vous porter dans mes bras, j'écris pour t'oublier, toi, oui toi, qui ne sera plus jamais mienne, toi avec tes lèvres au goût de pêche, tes yeux rieurs et malins, toi au sourire radieux et à la chevelure soyeuse, toi à la peau satiné et au corps semé de mines, toi qui m'a fait martyr du plaisir, toi qui m'a tué au nom de l'amour, sans procès, sans témoins...




Pour tout ça j'écris, je m'écris, je m'écrie...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

قبل ما تعلق على التدوينة تعمل مزية ترحّم على روح الشهداء و أشكر الثورة المباركة اللي خلاتك تنجم تكتب أش تحب منغير ما تبدى تتلفت وراك شكون قاعد يقرالك، تذكر زادة اللي كان أنا نسكت و إنت تسكت البلاد تعاود تدخل في حيط، لذا عبّر أختي/خويا بكل حرية و بكل مسؤولية