Non, ce n'est pas une révolution!
Je dis ça parce que je le vois, une révolution ne se contente pas de virer un président et son clan mafieux, elle ne laisse pas le même premier ministre qui a été aux ordres de l'ancien dictateur pendant 11 ans, elle ne permet pas au président d'un parlement non voté démocratiquement de devenir président, peu importe la vie qu'il a eu, Mebazaâ a fini comme couturier des lois pour assoir l'emprise de Ben Ali sur un pays déjà au bord de l'asphyxie, Mr Mohamed Ghannouchi peut très bien chialer pendant des heures à la télé, cela n'enlèvera rien au fait qu'il fut un exécuteur d'ordres de Ben Ali, lui, qui interviewé par un journal oriental il y a quelques années sur ses ambitions politiques, affirmait qu'il espérait pouvoir appliquer à la lettre les consignes de son Excellence le président de la république.
Il n'y a pas eu de révolution, même en Égypte, le despote déchu a eu le temps d'avoir la pression de la rue et surtout une pression internationale avant qu'il ne se décide de donner le pouvoir à ses proches et rester en Égypte. Ben Ali en tant que personne a été soutenu jusqu'au bout même par ceux qui furent les premiers à se réjouir de son départ.
Il n'y a pas eu de révolution, Ben Ali ne s'est jamais senti menacé par la population, ou je dirais plutôt que la foule n'a jamais cru qu'elle pourrait le 14 Janvier réussir à le coincer et le juger pour ses innombrables crimes. Ben Ali a probablement été poussé vers la sortie, les contestations sociales l'ont certes rapproché de la sortie, mais ne l'ont pas mis dehors, l'absence de "tout message d'adieu" ou bien une remise des pouvoirs d'une manière ou d'une autre dans les mains du PM ou de Mebazaâ montrent que Ben Ali n'avait pas le choix dans un tel départ précipité, l'histoire nous apprendra plus sur ce chapitre.
Il n'y a pas eu de révolution, on peut toujours trouver des explications "constitutionnelles" à la présence de Mebazaâ à la tête de l'état, mais aucune à celle de M.Ghannouchi et encore moins à celle de son premier gouvernement, composé majoritairement d'anciens membres du RCD, avant de se rétracter et de proposer un gouvernement potable, mais excluant quand même une bonne partie des partis politiques "influents" tunisiens et gardant à sa tête un Ghannouchi récalcitrant, qui concentre depuis presque un mois toutes les critiques contre ce gouvernement de transition 2, je ne parlerais pas de "l'implication franc-maçonne" de Hakim El Karoui et ses liens supposés avec trois ministres Tunisiens, c'est seulement ceux qui ne connaissent pas l'Atuge qui pourront sortir de telles inepties. La contestation menée par la jeunes n'a ramené qu'un seul jeune dans un poste important dans le nouveau gouvernement, Slim Amamou sera probablement l'exception qui confirmera règle du non changement dans ce pays.
Il n'y a pas eu de révolution: à la tête de l'UGTT campe toujours Abdeslam Jrad, symbole de la bureaucratie pourrie et opportuniste, celui qui exhortait Ben Ali à se présenter en 2009 se prétend aujourd'hui être un des leaders du mouvement de contestation générale, oubliant qu'une bonne partie des responsables UGTT était directement liés au RCD, étant parfois des députés de l'ancien parti au pouvoir.
Il n'y a pas eu de révolution, les partis dits de l'opposition n'ont toujours pas changé, ils sont certes plus libres, mais rien ou presque dans leur discours a changé, seulement peut-être pour Ahmed Nejib Chebbi qui a malheureusement changé vers le pire, sapant en quelques semaines un travail construit pendant 40 ans avec tant de larmes et de sueurs, allant même jusqu'à utiliser le même discours de l'ancien régime, qui considérait que l'opposition était "néfaste à la bonne marche du pays".
Il n'y a pas eu de révolution, les députés et sénateurs n'ont pas compris la leçon, avant même d'attendre une dissolution du parlement qui tarde toujours à venir, ils auraient tous du présenter leur démission un par un, s'ils étaient conscients que le pays a changé et qu'ils n'avaient plus aucune légitimité, ces démissions en masse devrait aboutir à partir d'un certain seuil à la dissolution du parlement et au respect du choix des tunisiens, mais au lieu de faire ça, au lien de fermer leur gueules ce qui auraient été le minimum syndical, ils ont osé essayer de se justifier en disant qu'ils n'avaient pas tous (encore) participé aux pirouettes de Ben Ali, c'était vraiment prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages, personne n'est dupes quant à la manière de nomination des députés Tunisiens de l'ère Ben Ali, encore moins les députés eux même. En période transitoire on pourrait très bien se passer du parlement, mais pas du gouvernement qui doit quand même prendre quelques décisions pratiques et non théoriques par rapport à la situation du pays (ministère de l'intérieur par exemple), et à notre grande surprise on se retrouve avec des parlementaires qui essayaient d'attaquer le gouvernement en lui rappelant son illégitimité.
Il n'y a pas eu de révolution: La Tunisie était une mafia policière, la Mafia est partie, mais pas la dictature policière, après un mois, personne ne sait ce que font les 150.000 agents de sécurité dans le pays, on a aucune idée sur le sort des dizaines de milliers d'indics et autres proches du pouvoir, le RCDGheriani libre de tout mouvement, un Morjane en présidentiable sérieux et soucieux de l'avenir de la Tunisie, comme s'ils n'avaient joué aucun rôle dans sa mise à sac, dans sa décadence et appauvrissement.
Depuis deux mois, la Tunisie est entrain de vivre un moment historique par son intensité, mais aussi par son importance pour la suite des événements, le sang a coulé et en abondance, les larmes des mères meurtries ne séchera pas aussi facilement, les faits sont là, on n'a pas trop avancé depuis le 17 Décembre au niveau macroscopique, mais heureusement, au niveau microscopique, Le Tunisien est né, il s'est formé, il a grandi et désormais il hausse la tête et rempli ses poumons avec un air libre, sur les pavés il a compris le sens de l'amour, dans les manifestations il est devenu citoyen, dans le sit-in a El Kasbah il est devenu Homme, plus rien ne le retiendra désormais, il a réussi à briser ses chaînes, il a dit définitivement non à la servitude, ça lui arrive de gueuler un peu plus fort que prévu, avec excès diront certains mais ce n'est qu'un dommage collatéral de cet apprentissage douloureux mais nécessaire, il trébuche, il tombe parfois mais se relève aussi tôt, le Citoyen Tunisien est né, il est même devenu adulte et peu importe la situation politique actuelle, c'est avec persévérance et acharnement que le tunisien arrivera à la balayer car plus rien ne lui résistera, rien ne résiste aux personnes conscientes, surtout quand la conscience a été acquise au prix cher du sang et des larmes, cette situation est transitoire, mais l'avenir de la Tunisie est radieux, la révolution n'a pas eu lieu en Tunisie, mais elle a eu lieu dans la tête de tout les Tunisiens qui savent que désormais cette Patrie leur appartient, que plus rien ne sera comme avant. Mesdames et Messieurs vous êtes prévenus: l'Homme Tunisien vient de se relever et plus rien ne l'arrêtera!
Je dis ça parce que je le vois, une révolution ne se contente pas de virer un président et son clan mafieux, elle ne laisse pas le même premier ministre qui a été aux ordres de l'ancien dictateur pendant 11 ans, elle ne permet pas au président d'un parlement non voté démocratiquement de devenir président, peu importe la vie qu'il a eu, Mebazaâ a fini comme couturier des lois pour assoir l'emprise de Ben Ali sur un pays déjà au bord de l'asphyxie, Mr Mohamed Ghannouchi peut très bien chialer pendant des heures à la télé, cela n'enlèvera rien au fait qu'il fut un exécuteur d'ordres de Ben Ali, lui, qui interviewé par un journal oriental il y a quelques années sur ses ambitions politiques, affirmait qu'il espérait pouvoir appliquer à la lettre les consignes de son Excellence le président de la république.
Il n'y a pas eu de révolution, même en Égypte, le despote déchu a eu le temps d'avoir la pression de la rue et surtout une pression internationale avant qu'il ne se décide de donner le pouvoir à ses proches et rester en Égypte. Ben Ali en tant que personne a été soutenu jusqu'au bout même par ceux qui furent les premiers à se réjouir de son départ.
Il n'y a pas eu de révolution, Ben Ali ne s'est jamais senti menacé par la population, ou je dirais plutôt que la foule n'a jamais cru qu'elle pourrait le 14 Janvier réussir à le coincer et le juger pour ses innombrables crimes. Ben Ali a probablement été poussé vers la sortie, les contestations sociales l'ont certes rapproché de la sortie, mais ne l'ont pas mis dehors, l'absence de "tout message d'adieu" ou bien une remise des pouvoirs d'une manière ou d'une autre dans les mains du PM ou de Mebazaâ montrent que Ben Ali n'avait pas le choix dans un tel départ précipité, l'histoire nous apprendra plus sur ce chapitre.
Il n'y a pas eu de révolution, on peut toujours trouver des explications "constitutionnelles" à la présence de Mebazaâ à la tête de l'état, mais aucune à celle de M.Ghannouchi et encore moins à celle de son premier gouvernement, composé majoritairement d'anciens membres du RCD, avant de se rétracter et de proposer un gouvernement potable, mais excluant quand même une bonne partie des partis politiques "influents" tunisiens et gardant à sa tête un Ghannouchi récalcitrant, qui concentre depuis presque un mois toutes les critiques contre ce gouvernement de transition 2, je ne parlerais pas de "l'implication franc-maçonne" de Hakim El Karoui et ses liens supposés avec trois ministres Tunisiens, c'est seulement ceux qui ne connaissent pas l'Atuge qui pourront sortir de telles inepties. La contestation menée par la jeunes n'a ramené qu'un seul jeune dans un poste important dans le nouveau gouvernement, Slim Amamou sera probablement l'exception qui confirmera règle du non changement dans ce pays.
Il n'y a pas eu de révolution: à la tête de l'UGTT campe toujours Abdeslam Jrad, symbole de la bureaucratie pourrie et opportuniste, celui qui exhortait Ben Ali à se présenter en 2009 se prétend aujourd'hui être un des leaders du mouvement de contestation générale, oubliant qu'une bonne partie des responsables UGTT était directement liés au RCD, étant parfois des députés de l'ancien parti au pouvoir.
Il n'y a pas eu de révolution, les partis dits de l'opposition n'ont toujours pas changé, ils sont certes plus libres, mais rien ou presque dans leur discours a changé, seulement peut-être pour Ahmed Nejib Chebbi qui a malheureusement changé vers le pire, sapant en quelques semaines un travail construit pendant 40 ans avec tant de larmes et de sueurs, allant même jusqu'à utiliser le même discours de l'ancien régime, qui considérait que l'opposition était "néfaste à la bonne marche du pays".
Il n'y a pas eu de révolution, les députés et sénateurs n'ont pas compris la leçon, avant même d'attendre une dissolution du parlement qui tarde toujours à venir, ils auraient tous du présenter leur démission un par un, s'ils étaient conscients que le pays a changé et qu'ils n'avaient plus aucune légitimité, ces démissions en masse devrait aboutir à partir d'un certain seuil à la dissolution du parlement et au respect du choix des tunisiens, mais au lieu de faire ça, au lien de fermer leur gueules ce qui auraient été le minimum syndical, ils ont osé essayer de se justifier en disant qu'ils n'avaient pas tous (encore) participé aux pirouettes de Ben Ali, c'était vraiment prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages, personne n'est dupes quant à la manière de nomination des députés Tunisiens de l'ère Ben Ali, encore moins les députés eux même. En période transitoire on pourrait très bien se passer du parlement, mais pas du gouvernement qui doit quand même prendre quelques décisions pratiques et non théoriques par rapport à la situation du pays (ministère de l'intérieur par exemple), et à notre grande surprise on se retrouve avec des parlementaires qui essayaient d'attaquer le gouvernement en lui rappelant son illégitimité.
Il n'y a pas eu de révolution: La Tunisie était une mafia policière, la Mafia est partie, mais pas la dictature policière, après un mois, personne ne sait ce que font les 150.000 agents de sécurité dans le pays, on a aucune idée sur le sort des dizaines de milliers d'indics et autres proches du pouvoir, le RCDGheriani libre de tout mouvement, un Morjane en présidentiable sérieux et soucieux de l'avenir de la Tunisie, comme s'ils n'avaient joué aucun rôle dans sa mise à sac, dans sa décadence et appauvrissement.
Depuis deux mois, la Tunisie est entrain de vivre un moment historique par son intensité, mais aussi par son importance pour la suite des événements, le sang a coulé et en abondance, les larmes des mères meurtries ne séchera pas aussi facilement, les faits sont là, on n'a pas trop avancé depuis le 17 Décembre au niveau macroscopique, mais heureusement, au niveau microscopique, Le Tunisien est né, il s'est formé, il a grandi et désormais il hausse la tête et rempli ses poumons avec un air libre, sur les pavés il a compris le sens de l'amour, dans les manifestations il est devenu citoyen, dans le sit-in a El Kasbah il est devenu Homme, plus rien ne le retiendra désormais, il a réussi à briser ses chaînes, il a dit définitivement non à la servitude, ça lui arrive de gueuler un peu plus fort que prévu, avec excès diront certains mais ce n'est qu'un dommage collatéral de cet apprentissage douloureux mais nécessaire, il trébuche, il tombe parfois mais se relève aussi tôt, le Citoyen Tunisien est né, il est même devenu adulte et peu importe la situation politique actuelle, c'est avec persévérance et acharnement que le tunisien arrivera à la balayer car plus rien ne lui résistera, rien ne résiste aux personnes conscientes, surtout quand la conscience a été acquise au prix cher du sang et des larmes, cette situation est transitoire, mais l'avenir de la Tunisie est radieux, la révolution n'a pas eu lieu en Tunisie, mais elle a eu lieu dans la tête de tout les Tunisiens qui savent que désormais cette Patrie leur appartient, que plus rien ne sera comme avant. Mesdames et Messieurs vous êtes prévenus: l'Homme Tunisien vient de se relever et plus rien ne l'arrêtera!
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerPour faire plus sérieux que sur twitter, j'adhère à ce que tu dis.
RépondreSupprimerOunaies disait que pour qu'il y ait révolution, il faut changer les institutions. Toi, tu soulignes que non seulement les institutions sont là, mais les personnes qui les représentent aussi.
Je reste cependant optimiste sur le fait que cette "révolution microscopique" finira par résulter en une "évolution macroscopique".
Au lieu d'abattre les institutions et attendre que le citoyen lambda soit prêt, on commence par libérer le citoyen lambda pour qu'il donne forme aux institutions telle qu'il les voit. Une transition douce dans le temps mais profonde. Une transition sans dégâts ou presque.
Une sorte d'approche bottom-up...
"L’Homme Tunisien vient de se relever et plus rien ne l'arrêtera!" cette phrase résume en quelques-sortes la définition même de ce que peut être ou prétend être la "révolution-révolte" (thawra) Tunisienne mais au delà de toute définition restrictive, il est vrai que d'un point de vue terminologique il n’y pas (ou pas encore) eu de révolution. Le tunisien à certes brisés ses chaines mais des voies et choix multiples s'offrent à lui et il lui en incombe d'en choisir une... révolutionnaire?...
RépondreSupprimerJaafarBM