Comme prévu, notre chambre de députés a adopté un projet de loi pénalisant toute personne portant atteinte à la "sûreté économique" du pays, une chose est sure, en ces temps de crise et de problèmes économiques, mieux vaut se donner tout les outils pour ne pas sombrer et se retrouver dans état aussi grave que celui de la Grèce par exemple.
Mais il ne faut pas oublier que cette décision d'adopter cette loi vient après le refus de l'union européenne d'accorder le statut de "partenaire avancé" à la Tunisie, ce qui lui aurait permis d'avoir un très grand nombre de privilèges à la Tunisie en général et donc d'abord aux tunisiens et aussi au régime qui est un peu trop souvent épinglé par différentes ONG spécialisées dans le domaine des droits de l'homme.
Ne soyons pas dupes, pour avoir droit à ce statut, la Tunisie s'était engagée à respecter certaines normes de droits de l'homme et de bonne gouvernance, l'accord n'étant pas exclusivement économique, l'union européenne ne s'est pas laissée avoir par un seul succès relatif économique tunisien, mais s'est penchée plus sur le dossier des droits de l'homme et du citoyen et a découvert des choses pas très plaisantes ce qui l'a poussée à nous refuser ce statut.
Ne soyons pas dupes aussi, certains tunisiens ont "aidé" à ce refus en allant se plaindre auprès d'ONG internationales et même directement auprès de l'UE afin de rappeler les manquements aux droits de l'homme au pays des Jasmins, si je ne suis pas d'accord sur de tels agissements, j'aurais d'abord préféré qu'on n'aie pas de tels problèmes en Tunisie, et à défaut, la possibilité de se plaindre en Tunisie, il se trouve que ceci n'est pas sans dangers pour tout militant des droits de l'homme.
Si une part de responsabilité est à mettre sur le dos de certaines personnes qui se plaignent à l'étranger, il ne faut pas oublier que le problème vient principalement de la Tunisie et son régime qui ne respecte pas suffisamment les droits de l'homme, qui veut s'imposer de force chez les avocats ou les journalistes, qui ne laisse pas le champs libre pour les partis d'opposition, qui censure à tout va les sites web, et on a beau nous sortir tout les discours sur une "démocratie naissante", il y a plusieurs points qui sont inadmissibles et que le bon sens réprouve, et que si la Tunisie voulait que personne n'aille se plaindre à l'étranger, il faudrait qu'elle empêche ces "pseudo-traîtres" non pas en promulguant des lois pour incriminer "les atteintes à la sûreté économique", mais en faisant en sorte que les droits de l'homme soient très bien respectés en Tunisie, que la société civile respire un peu plus et se débarrasse de l'hégémonie du RCD que l'on retrouve partout, que les partis d'opposition ne soient plus harcelés/censurés etc...
En d'autres termes et pour faire court: au lieu de punir ceux qui remarquent nos erreurs, il serait nettement plus judicieux de régler ces même problèmes, on réglerait le problème à la source...
Libre-penseur, rationaliste et humaniste, je me définis comme un optimiste
qui a une grande foi en l'Homme et ses capacités à faire du bien, mais ne néglige pas
les dangers que peuvent générer tous les obscurantistes du monde entier...
qui a une grande foi en l'Homme et ses capacités à faire du bien, mais ne néglige pas
les dangers que peuvent générer tous les obscurantistes du monde entier...
mercredi 16 juin 2010
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Il ne s’agit pas d’être d’accords ou pas avec les « gens » qui vont se plaindre à « l’étranger ». Le gouvernement Tunisien a ratifié des chartes et a pris des engagements en les acceptants le plus souvent sans réserves. La plupart de ces chartes onusiennes, et ces engagements internationaux contiennent des clauses donnant le droit aux citoyens tunisiens ayant épuisés tout les recours dans son pays de se tourner vers ces instances onusiennes ou autres. Le cas du militant et président de la section de Bizerte de la ltdh Ali Ben Salem est un exemple. Pendant la grève de la faim du journaliste Ben Brick, le septuagénaire et militant pour l’indépendance ABS venu apporter son soutien à TBB, s’est vu arrêté, sauvagement frapper et jeter pour mort dans une décharge public. ABS a déposé des plaintes. Toutes ont été rejetées. Son ultime recours auprès d’une des instances compétentes en la matière de l’ONU a été accepté, et le gouvernement Tunisien condamné pour violation des droits de l’homme.
RépondreSupprimerCe n’est pas de gaieté de cœur que ces démarches sont toujours entreprises.